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"Souviens-toi que servir, c'est aimer en acte"
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3 décembre 2012

Bel Avent et Saint Noël avec un peu d’avance !

Décembre est déjà là et la moitié de ma mission bientôt écoulée, le temps passe vite.

Ici, ni froid, ni neige, ni père Noël, ni vin chaud et marrons grillés… J’ai du mal à me sentir près des fêtes de fin d’année ! Mais cette période ici est synonyme de mangues et de litchis dont je me goinfre bien entendu. Un paradis des fruits qui régale ma bouche !

J’ai pu également gouter l’eau chaude du golf du Mozambique, de passage éclair à Mahajanga ; à peine rafraichissante mais je ne vais quand même pas me plaindre… ! Buller sur le sable chaud à l’ombre d’un palmier, j’ai connu pire. Trêve, je cesse de vous narguer. La ville est bien différente de Fianar, par son climat évidemment (on crève de chaud) mais aussi par sa richesse. Propre et claire, elle respire la ville plus aisée et plus agréable à vivre, surement plus touristique et donc ayant d’avantage de ressources pour s’en sortir au mieux. Ce côté m’a sauté aux yeux, après avoir baigné 2 mois dans une ville surpeuplée ; majoritairement sale ; bondée, sur chaque m² de trottoirs, d’étalages de vêtements, de lunettes, de bijoux, de nourriture, de casseroles, de chaussures et autres objets de toutes sortes… Je me rends d’autant plus compte de la réalité de ce monde et du manque d’équilibre de ce pays.    

Cette terre est belle mais quel gâchis ! Je suis peut-être au stade de mon séjour où je vois d’avantage les points négatifs mais je dois avouer que je suis souvent exaspérée. Je n’ai jamais la paix quand je me promène dans la rue, du « vazaha vazaha vazaha » des enfants, au « donnes moi l’argent », ou encore « salut chérie » du garçon stupide qui m’accoste et me suit autant qu’il peut jusqu’à ce que je lui expose ses 4 vérités. Je suppose que le fait que je sois une fille, de 21 ans, seule, n’aide pas ; c’est sûr ! Mais c’est bien dommage puisque je finis par ignorer chaque personne croisée, ne supportant plus ces situations et ces gens malgré moi.

Heureusement, les relations que je crée au sein de l’aumônerie étudiante, de la paroisse, du dispensaire,  me redonnent sympathie et confiance en eux. La cohabitation avec les sœurs se passent toujours aussi bien et ça me permet de partager ce qui peut parfois me surprendre et ce que je constate du pays. Depuis quelques temps, elles me parlaient de leurs soucis de voir beaucoup de familles pauvres, ayant à peine de quoi manger et ne pouvant par conséquent absolument pas financer la scolarisation de leurs enfants. Ce sont souvent des femmes seules avec plusieurs enfants, sans emploi, attendant que l’argent tombe du ciel. Cette mentalité est malheureusement bien présente, les gens sont surement découragés de ce manque de travail et ne savent plus comment s’en sortir. Ils n’ont pas cette facilité de créer et d’innover, ils suivent ce qui existe déjà. (Un exemple concret : l’artisanat. Rien de nouveau depuis des années… Les boutiques sont toutes les mêmes, objets semblables, etc.)

En parlant avec les sœurs, je leur ai demandé s’il existait des boutiques de vêtements confectionnés à Madagascar. Elles m’ont répondu qu’il y en avait très peu. Ici les gens s’habillent aux « Fripes », marché de vêtements envoyés d’Europe (en gros, nos vieux habits que nous ne mettons plus ; j’ai aperçu 2 ou 3 fois un T-shirt ou une robe qui étaient ou sont encore dans mon armoire française).

Je leur ai donc soufflé que cela est bien dommage et que ce serait peut-être une idée à développer et une ressource à exploiter. Sœur Léoncine a été de suite emballée et a fait marcher ses connaissances pour réfléchir au projet. Un couple déjà bien expérimenté dans la confection (recevant des commandes régulièrement) a répondu présent et est réellement motivé pour créer un atelier de confection. L’objectif est de proposer à ces femmes, seules et sans emploi, de retrouver dignité et travail, de permettre à leurs enfants de manger à leur faim et d’aller à l’école si les ressources le permettent. (La France pourra passer commande évidemment, cette aide permettra peut-être de faire décoller ce projet)

J’espère sincèrement que cette idée sera productive… Au fond de moi, j’ai un peu peur que ces « fripes » soient la bête noire du développement d’un atelier comme celui-ci… C’est tellement peu cher que la population préfère évidemment investir là-dedans. L’initiative d’un relai envoyant nos vêtements aux pays sous-développés partait surement d’un bon sentiment mais elle a, je suppose, tué tous ces emplois de confection… On croit bien faire mais au final on les enfonce…

Cela dit, par cette idée de projet, j’espère leur avoir fait au moins comprendre (aux sœurs inclus) que ce genre de chose est une bonne solution malgré les difficultés et que ce réflexe intempestif d’appeler l’extérieur (l’Europe et autre) à l’aide ne fait que les noyer dans un assistanat vicieux et non constructif au long cours ; que l’argent se gagne et que l’on ne peut compter que sur les dons.

 Concernant mon travail au dispensaire, les mêmes réalités dont j’ai déjà parlé sont toujours présentes, je suis régulièrement scandalisée par l’état physique des patients, en particuliers des enfants.

Un garçon d’une dizaine d’année, un ventre exagérément gonflé rempli d’ascite, de l’œdème au niveau de la jambe et du pied gauche ; une visite chez un médecin qui lui a seulement prescrit radio du pied, échographie de l’abdomen, et en conclusion médicaments… Ce qui n’a rien arrangé comme vous vous en douterez. En France, cet enfant aurait été hospitalisé en urgence. C’est rageant.

 Un bébé de quelques mois, venant de brousse, pneumonie stade avancé, signes de lutte comme j’en ai jamais vu. Ce bout de chou devait être épuisé, il devait revenir le lendemain pour une 2ème injection, on ne l’a pas revu… C’était prévisible.

Du côté des étudiants,  certains viennent me voir régulièrement pour parler français, je les aide à créer un club de langues suite à la demande de l’un d’eux. Leur niveau de français, pour certains, est insuffisant pour faire face à leurs études (enseignement de l’université, examens, mémoire à rendre… en français)

Enfin, de mon côté, mon frangin me rejoint d’ici 2 bonnes semaines, chouette ! J’ai l’autorisation de prendre des vacances avec lui et de voir du pays. Alors, RDV en janvier ou février selon le temps que j’aurai !

Profitez pour moi de l’ambiance française des fêtes de fin d’année, des papiers cadeaux faits par mes chères guidouilles (inter-marché de Luçon cette année, allez donc profitez de leur service et si le cœur vous en dit un petit geste sera bien accueilli pour le camp d’été ! Non, je ne fais absolument pas de pub), du froid de la messe de minuit à la cathédrale de Luçon, du sapin à décorer, des repas trop copieux, des chocolats, du nouvel an que je passe pour la première fois depuis de nombreuses années loin de certains qui se reconnaitront sans aucun doute !

Je vous embrasse et vous souhaite un beau temps de l’avent dans l’espérance du Sauveur !

Affectueusement,

Judith.

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Commentaires
M
Coucou Judith<br /> <br /> Je te souhaite de passer un joyeux noël. J'en profite pour remercier Mickaël pour le pot de nutella. Merci... J'espère qu'il ne sera pas périmé. Prend soin de toi !!!<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> Marie Louise
L
Passez de bons moments ensembles tous les 2 ! On va "s'occuper' de vos vieux!!! (fait pas la tête Yves, c'est une blague!) Je lis toujours avec beaucoup d'intérêt ce que tu écris, Judith. Je vais allumer la cheminée en pensant à toi. Joyeux et saint Noël.<br /> <br /> 1000 baisers de nous 5. Dorothée, Nicolas, Thibaut, Gaël et Florence<br /> <br /> .
M
ahahahah ca va etre bon ce petit mois avec toi!!!! vivement le 18 que je décolle et le 20 que je te retrouve!!!! et pour rassurer tes petites guidouilles j'ai ton super pot de nutella décoré qui arrivera avec moi dans une de mes valises!!!! je sais que tu es en manque....
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